vendredi, juillet 08, 2005

Londres 2005

Evidemment, la rancoeur disparait au fur et à mesure du défilement des images devant mon écran. Bien sûr, on oublie que c'est Londres qui organisera les jeus en 2012, on oublie le ressentiment en voyant l'horreur du moment.
J'habite tout près de Paris, je travaille à Paris et chaque jour, je prends les transports en commun : le bus, le RER, le métro. Chaque jour pourrait se transformer en ce jour noir qu'ont véccu certains londoniens. Alors je pense à eux aujourd'hui.
Les mots de Blair ont un sens plus profond, plus large que des simples mots de circonstances : il a dit que la détermination des peuples occidentaux à défendre leur mode de vie était plus grande que celle des obscurantistes à imposer leur dictature. Cette détermination a un coût, celui du sang des innocents qui ont péri hier à Londres, l'année dernière à Madrid ou en 2001 à New York. Il est étrange de constater que dans ce monde où l'individualisme est poussé à l'extrème, ces circonstances nous rapprochent, nous conduisent à prendre conscience de notre appartenance à un peuple, à des peuples qui partagent des valeurs communes. Ces gens ne sont pas morts pour ce qu'ils étaient individuellement, ils sont morts parce qu'ils étaient des citoyens anglais, qu'ils habitaient Londres. La solidarité prend une tournure toute particulière à cet instant parce qu'elle engage la vie.

J'ai toujours peur que ce conflit entre nos démocraties et les fondamentalistes finisse en guerre de religion. La dérive est lente mais les deux élections de G.W. Bush et ses accents de croisade ne me rassure pas. Le durcissement des positions de chacun et le fait que des attentas meurtriers touchent tous les grandes capitales occidentales les unes après les autres sont autant d'indices inquiétants. Mais j'y reviendrai, à froid, loin du tumulte d'ajourd'hui, loin de la fumée des bombes.