mardi, avril 04, 2006

Confiance en l’avenir

Les manifestations contre le CPE et mes doutes actuels me ramènent à l’une des clés de voûte de l’existence de l’être humain, à mon sens en tout cas : la confiance en l’avenir. Avoir confiance en l’avenir, c’est avoir la certitude ou au moins l’espoir dans les moments difficiles que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, que finalement, on s’en sortira. Pour ceux qui ont la chance d’être heureux, c’est l’idée que ce bonheur va durer encore et encore.

Je ne sais pas bien ce qu’il faut pour avoir confiance en l’avenir. Je crois qu’il faut au moins avoir des exemples concordant que cela fonctionne : qu’il y en a pour qui ça marche. Il faut donc un environnement propice à vous laisser espérer que votre vie sera belle demain.

En tout cas, j’ai bien l’impression qu’une bonne partie de ceux qui manifestent actuellement dans les rues de notre belle France (merci à eux et à mon papa !) n’a pas confiance en l’avenir. A ceux qui ont confiance en l’avenir, imaginez-vous un instant que votre vie ne sera pas la hauteur de ce que vous attendez… C’est dur, hein ? C’est inquiétant surtout. Cela ressemble à un gouffre qui s’ouvre devant vous. C’est un sentiment très étrange en tout cas et pas agréable du tout. Il se trouve que, comme certains manifestants, il m’arrive parfois de douter de l’avenir. Il m’arrive de douter que la situation va s’améliorer. Pourquoi ? Parce qu’elle ne s’améliore pas depuis quelques temps tout simplement ! Par ma faute en partie, c’est certain mais pas seulement. Je dois en effet me résoudre à ce que la chance est aussi une partie de la vie : la chance des rencontres, des situations, de la balle de tennis qui tombe du bon côté du filet après l'avoir touché, la chance des alchimies amoureuses auxquelles aucune certitude cartésienne, aucune volonté unilatérale, aucun effort même de tout un être ne peuvent se substituer. Rien ne garantit le bonheur, rien ne l’oblige à revenir et à rester ce foutu bonheur. Et pourtant, pour continuer à vivre, il faut tenir l’espoir fou que l’avenir le ramènera.

Il faut avoir confiance en l’avenir.

Nous serons le 5 avril 2006 dans quelques minutes, la France possède deux premiers ministres, un président fantôme, trois millions au moins de gens qui veulent pouvoir espérer, au moins 15 numéros de téléphone pour les renseignements, pas d’équipe de foot en demi-finale de la Champion’s League, les plus beaux vins du monde et, je l’espère bien, une jolie jeune femme dont le cœur battra un jour pour moi.