mercredi, février 08, 2006

Une soirée, Outreau et un tombeau

En cette soirée passionnante, je regarde depuis un petit bout de temps déjà l’audition du juge Burgaud devant la commission d’enquête parlementaire. Outre le fait que cela me parait un formidable exercice de la démocratie, je voulais compléter de quelques mots mon précédent article sur Outreau. Dans cet article, je prenais, d’une certaine la manière la défense du juge Burgaud. Il semble à peu près clair aujourd’hui que ce juge s’est complètement planté, s’est aveuglé et à persister dans sa connerie jusqu’au bout. Certes. Il a pété les plombs, commis des erreurs et même des fautes. Certes. Mais, nom de Dieu, si ce désastre n’est le fait que d’un seul juge d’instruction, alors le système judiciaire et d’instruction français est défaillant et (très) dangereux. Si un juge peut péter les plombs pendant tant d’années sans que personne n’y puisse ou n’y fasse rien jusqu’au tribunal (voire jamais) alors le système qui permet de telles dérives manque cruellement de boucles de contrôle, de garde-fous. Cette audition me donne l’inquiétant sentiment d’une tentative tardive (et vaine) de régulation du pouvoir judiciaire par le pouvoir législatif. J’ai finalement l’impression que des trois pouvoirs, le judiciaire est le plus indépendant par certains aspects, et en particulier, dans notre démocratie, celui qui échappe le plus au contrôle du peuple …

C’est une bien mauvaise soirée, une bien mauvaise semaine dans un bien mauvais moment de ma vie. MA, Baptiste, Bernadette, je pense aussi à vous. Je vous embrasse.

Nous sommes le 8 février 2006. Ca ira mieux demain.