mardi, décembre 12, 2006

Ce que l’ombre dit de la lumière

Vous vous étonnez souvent que ce que j’écris ici ne ressemble pas à ce que je parais dans la vie. C’est vrai, sans aucun doute. La réalité bien sûr, c’est que je ne suis pas aussi sombre que ce que j’écris. D’abord parce que je n’écris que lorsque je suis triste et pas quand ça va bien. Je ne vous donne à voir sur ce blog que mon côté sombre alors que dans la vie de tous les jours, j’essaie de montrer plutôt mon côté de lumière. Le côté sombre, je le garde pour ici parce que je ne peux pas vous en parler face à face. Pour quoi faire de toute façon. Vous ressentiriez ce même sentiment d’impuissance que vous avez lorsque vous lisez mes lignes. En pire sûrement. Alors je vous l’écris ici, en sachant que vous n’y pouvez rien. Je n’écris pas pour vous d’ailleurs, j’écris pour moi, c’est la façon que j’ai trouvé, il y a bien longtemps, d’apprivoiser cette ombre qui fait partie de moi.

Cette ombre j’en connais les moindres recoins, j’en ai exploré les coins parmi les plus sombres. La connaître fait de moi un homme plus fort en dépit du prix que cela m’a couté et me coute encore. Je ne me plais pas dans l’ombre, c’est un refuge malsain qui vous entraine vers le fond sans même qu’on s’en aperçoive. Je ne souhaitais pas l’explorer tant mais je n’ai pas eu le choix alors parce que je l’ai apprivoisée, parce que je la tolère, parce que je l’utilise même, je suis devenu plus solide et surtout plus patient. Je supporte cette douleur dans le temps maintenant, c’est effrayant mais j’ai appris à vivre avec.

Voilà comment je supporte cette putain de solitude depuis plus de trois ans. Je la supporte parce que plus que tout, je veux retrouver la lumière. Cette ombre n’est que le négatif de la lumière à laquelle j'aspire. Oui, c’est vrai, je veux trop sûrement, beaucoup trop. Je veux toujours plus, je veux le meilleur. Second n’est pas une option, cela ne l’a jamais été. Je ne me satisfais pas du « presque » ou de « l’à peu près ». Je ne veux pas me réveiller dans 10 ans avec deux enfants et à côté d’une femme que je n’ai jamais aimé. Je n’ai aucune garantie de parvenir à ce que je souhaite, j’en ai même de moins en moins. Juste un espoir… Juste un espoir de ne plus m’endormir seul le soir, de pouvoir glisser un « bonne nuit » dans une oreille et serrer dans mes bras la femme que j’aime.

Nous sommes le mardi 12 décembre 2006, il est presque 23h. J'ai 27 ans, Pinochet est mort, sans être jugé, c’est bientôt noël, j’ai juste envie qu’on me dise « je t’aime », je vais bien, ne vous en faites pas. Une petite tête de linotte aussi.