dimanche, novembre 26, 2006

J’ai oublié le bonheur

Je ne sais pas pour vous mais il m’arrive régulièrement de m’arrêter, de me poser et de faire le point. C’est l’occasion de trier les choses entre celles qui vont bien et celle qui ne vont pas. Evidemment, ce genre de point, je ne le fais que lorsque je sens que la situation n’est pas au mieux.

Jeudi soir dernier justement a été l’occasion de faire le point. Cela n’a rien d’étonnant puisque rien ne va. Je le dis presque d’un ton désabusé maintenant, comme si ça ne pouvait pas s’arranger, comme si ça n’allait plus jamais s’arranger. A vrai dire, je n’y crois presque plus. Et encore, le « presque » est en trop …

Pourquoi jeudi ? Parce que mercredi, au détour d’une simple question, je me suis aperçu que j’étais en train d’oublier ce qu’était le bonheur. Ca peut paraître fou mais c’est pourtant vrai. La question était anodine pourtant : « c’est quand la dernière fois que tout allait bien ? ». Je n’ai pas su répondre, j’ai cherché, longtemps et j’ai fini par mentir parce que je n’ai pas trouvé dans cette satanée mémoire le dernier moment où « tout allait bien ». Je n’ai pas trouvé … Je ne me souviens plus du bonheur, j’ai oublié son goût, sa quiétude, sa plénitude. Ce n’est plus qu’une chimère, même plus un rêve, presqu’une utopie aujourd’hui.

Pire encore, je me regarde comme si j’étais un étranger, un étranger sans intérêt, comme un produit déjà consommé dont il ne reste que l’emballage. Le phénomène selon lequel on se voit de l’extérieur, comme si on avait quitté son enveloppe corporelle porte un nom : le décorporation. Ce phénomène est souvent décrit par les personnes réchappées du coma ayant frôlé la mort. Des chercheurs viennent justement d’expliquer ce phénomène par une anomalie de fonctionnement dans une zone centrale du cerveau. Il est donc bien possible que mon cerveau fonctionne particulièrement mal, d’autant que je ressens ce phénomène tout en étant tout à fait conscient. C’est terrible de se voir de l’extérieur et de ne pas aimer ce que l’on voit. Terrible …

Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais plus quoi dire. Si vous avez une idée, faites moi signe,

Nous sommes le dimanche 26 novembre 2006, il est 22h30, Philippe Noiret est mort, j’aimais beaucoup son jeu simple et puissant, la France a battu les argentins samedi au Stade de France de justesse, j’aimerai compter pour une femme, j’aimerai compter tout court même, nous avons collecter une tonne d’aliments ce week-end, rien que pour cela, je remets une balle. Une douceur naturelle.