mardi, avril 11, 2006

Le monde selon nous

Le CPE est mort, enfin. La victoire est belle, elle était probablement nécessaire mais rien n’est réglé. Tout reste à faire.

Je partage, sur ce sujet, la vue de Nicolas Sarkozy : il faut changer la façon dont nous faisons de la politique, changer les vieilles recettes éculées, marquer une rupture avec nos politiques issues de l’après-guerre. Cette guerre, elle est finie depuis plus de 60 ans. Il nous faut penser à effectuer des changements très profonds dans notre société. Pas des changements en forme de régression comme Villepin à tenter de le faire. Je suis persuadé que nous pouvons profondément modifier notre société en l’améliorant, en la rendant meilleure. C’est possible mais tellement peu probable. Ce dont j’ai peur, c’est que nous nous apercevions trop tard que nous aurions du changer plus tôt.

Pour faire passer ce temps qui dure, j’ai regardé un DVD que j’avais acheté il y a quelques mois déjà : « Ni pour, ni contre, bien au contraire » de Cédric Klapish avec Marie Gillain. C’est un polar assez sec mais avec le style de Klapish : cela donne un mélange que je trouve un peu bancal mais finalement assez efficace. Et puis il y a Marie Gillain, la belle Marie Gillain. Je la trouve très jolie, pas magnifique, mais tellement pleine de charme, exactement le genre de fille dont je peux tomber amoureux en quelques secondes seulement. Elle possède une grâce simple, un peu comme Ludivine Sagnier mais en mieux, en moins « conscient ». C’est une jeune femme qu’on a tout de suite envie de serrer dans ses bras. Ses bras trop vides depuis trop longtemps.

Nous serons le 11 avril 2006 dans quelques minutes. Berlusconi effectue un retour inattendu aux élections italiennes, Anne-Lise est toujours célibataire, j’ai encore mal à la tête, la billetterie pour la coupe du monde de rugby est ouverte, j’ai reçu une carte postale de Julie postée à Singapour, l’équipe de foot de Rennes a gagné huit matches consécutivement, le sol du RER était bizarrement mouillé ce soir, bientôt il y aura une sixième république et je veux être un homme bien. Peut-être demain.

mardi, avril 04, 2006

Confiance en l’avenir

Les manifestations contre le CPE et mes doutes actuels me ramènent à l’une des clés de voûte de l’existence de l’être humain, à mon sens en tout cas : la confiance en l’avenir. Avoir confiance en l’avenir, c’est avoir la certitude ou au moins l’espoir dans les moments difficiles que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, que finalement, on s’en sortira. Pour ceux qui ont la chance d’être heureux, c’est l’idée que ce bonheur va durer encore et encore.

Je ne sais pas bien ce qu’il faut pour avoir confiance en l’avenir. Je crois qu’il faut au moins avoir des exemples concordant que cela fonctionne : qu’il y en a pour qui ça marche. Il faut donc un environnement propice à vous laisser espérer que votre vie sera belle demain.

En tout cas, j’ai bien l’impression qu’une bonne partie de ceux qui manifestent actuellement dans les rues de notre belle France (merci à eux et à mon papa !) n’a pas confiance en l’avenir. A ceux qui ont confiance en l’avenir, imaginez-vous un instant que votre vie ne sera pas la hauteur de ce que vous attendez… C’est dur, hein ? C’est inquiétant surtout. Cela ressemble à un gouffre qui s’ouvre devant vous. C’est un sentiment très étrange en tout cas et pas agréable du tout. Il se trouve que, comme certains manifestants, il m’arrive parfois de douter de l’avenir. Il m’arrive de douter que la situation va s’améliorer. Pourquoi ? Parce qu’elle ne s’améliore pas depuis quelques temps tout simplement ! Par ma faute en partie, c’est certain mais pas seulement. Je dois en effet me résoudre à ce que la chance est aussi une partie de la vie : la chance des rencontres, des situations, de la balle de tennis qui tombe du bon côté du filet après l'avoir touché, la chance des alchimies amoureuses auxquelles aucune certitude cartésienne, aucune volonté unilatérale, aucun effort même de tout un être ne peuvent se substituer. Rien ne garantit le bonheur, rien ne l’oblige à revenir et à rester ce foutu bonheur. Et pourtant, pour continuer à vivre, il faut tenir l’espoir fou que l’avenir le ramènera.

Il faut avoir confiance en l’avenir.

Nous serons le 5 avril 2006 dans quelques minutes, la France possède deux premiers ministres, un président fantôme, trois millions au moins de gens qui veulent pouvoir espérer, au moins 15 numéros de téléphone pour les renseignements, pas d’équipe de foot en demi-finale de la Champion’s League, les plus beaux vins du monde et, je l’espère bien, une jolie jeune femme dont le cœur battra un jour pour moi.