lundi, mars 27, 2006

Le printemps a une semaine

En voilà une nouvelle : c’est le printemps ! Je préfère l’hiver mais le printemps, ça peut être pas mal aussi. En tout cas, il fait un temps magnifique. Au passage, le soleil pourrait bien précipiter ce cher Villepin : s’il fait beau demain, il y aura beaucoup de monde dans les rues. On pourra dire que le CPE fond au soleil !

Je commence à reprendre la main doucement au bureau, ce n’était finalement qu’une question de temps. Ce n’est pas totalement gagné pour autant, il reste beaucoup à faire pour retrouver une situation plus conforme à mes attentes. Nicolas a inauguré aujourd’hui une nouvelle tactique pour contourné cet inquiétant chef : la victoire à l’usure par noyade ! Pendant près de 45 minutes, il s’est lancé dans une présentation particulièrement touffue et complexe (à tel point que, sachant pourtant de ce dont il parlait, j’ai complètement décroché !). Le nouveau chef en question a lui aussi fini par rendre les armes et simplifier singulièrement la mission qu’il nous avait confiée, ce qui était le but initial. C’est une tactique que je n’utilise pas et qui, finalement, se révèle particulièrement payante. La tête un peu ahurie du chef à la fin de l’exposé valait le détour :-). Entre ma manifeste mauvaise humeur et les méandres de l’esprit de Nicolas, il a fort à faire ces jours-ci …

Ce soir, sur France 2, pendant le journal de 20h, j’ai retrouvé une tête qui m’était familière : le maire des Portes en Ré (sur l’île de Ré) qui se débat avec des problèmes d’érosion de son littoral. Vous allez me demandez pourquoi cet homme m’est familier, c’est tout simple, il s’agit du maire qui a marié Séverine et Philippe et qui m’a donné tant de mal au montage du film de leur mariage avec son si long discours ! Je compatis donc un petit peu avec les journalistes et le monteur de France 2 :-).

Un tout petit mot avant de finir pour ceux qui s’inquiètent (pas nombreux mais proches) : c’est vrai que mes articles sont souvent tristes et un brin mélancoliques. Ce n’est pas que je sois si triste (même si on ne peut pas dire que je sois heureux) mais j’ai plus tendance à écrire lorsque le moral est moins bon. Il n’est donc pas question de déprime mais d’un simple manque de bonheur. C’est l’histoire simple et banale d’une solitude qui rend la vie difficile parfois, jamais flamboyante en tout cas. Je peux vous affirmer sans l’ombre d’un doute que toute cette tristesse disparaitra comme par enchantement dès qu’un parfum féminin flottera dans cet appartement …

Je me suis promis de me coucher tôt ce soir, alors j’y cours (enfin, pas trop vite quand même). Nous sommes le 27 mars 2006, le printemps a une semaine et le CPE va mourir demain. Si ça lui dit, il peut emmener ma solitude avec lui, je ne lui en voudrai pas ! Bonne nuit.

dimanche, mars 19, 2006

Témoin, c’est un métier !

Et je vais bientôt me mettre à mon compte : je serai témoin pour la trois et quatrième fois cet été (à une semaine d’intervalle en plus) ! Incroyable, non, pour un célibataire ! Baptiste m’a appelé ce matin pour me demander d’être son témoin. Cela m’a un peu surpris mais j’ai bien entendu accepté avec un plaisir non dissimulé. Je suis toujours heureux de voir mes ami(e)s se marier, c’est un tout petit peu de bonheur par procuration. C’est déjà çà. Tous mes amis proches seront désormais mariés. Les autres le sont aussi presque tous. Ah putain, quand tout vous ramène à votre situation, je vous jure …

mardi, mars 14, 2006

Un challenge

Je crois que c’est le mot juste pour décrire ce qui m’attend. Vous allez me demander de quoi je parle. Je parle de Caroline, bien sûr. Disons que ce n’est pas gagné d’avance. Je ne sais même pas encore si le jeu en vaut la chandelle. Mais je compte sur le retour d’un atout capital : la confiance. J’ai de nouveau (une fragile) confiance en moi et je peux vous assurer que cela peut changer les choses.

La suite dans les prochains épisodes !

Alors que faire ?

Le CPE me semble bien mal embarqué. Villepin va se retrouver coincé par la contestation ; coincé parce que nous sommes en 2006 et que les élections présidentielles et législatives se tiendront dans un an.

Comme vous l’avez lu plus tôt, je ne suis pas particulièrement favorable au CPE mais je terminais mon article en proposant de le tenter tout de même. Voilà bien la principale qualité de ce projet : tenter au moins quelque chose. Comme je l’ai déjà dit, la marge de manœuvre des gouvernements est nulle ou presque en France, par construction puisque nous vivons dans une société capitaliste (donc avec une intervention limitée de l’état dans l’économie) et par conséquence de notre colossale dette.

Alors que faire ? Laissez faire ? Je suis, sur ce point, plutôt de l’avis de Villepin : il ne me paraît pas (plus) raisonnable de laisser les choses en l’état : la pauvreté, le désespoir sont le terreau des plus gros dangers. Ces dangers, ce sont l’adoption des thèses populistes d’extrême droite, des thèses xénophobes, des thèses extrémistes.

Le CPE est un avatar normal de la société capitaliste telle qu’elle est actuellement, ce qui revient à dire que la contestation (légitime) contre le CPE est aussi (et surtout) une contestation de notre société capitaliste. Je vois une connexion très nette entre cette contestation et l’alter mondialisme. L’avantage sur ce point de l’alter mondialisme est d’avoir d’ores et déjà compris que les solutions ne pouvaient être valables que si elles possédaient une dimension mondiale.

La réalité, c’est que nous sommes encore loin de pouvoir construire un monde différent. Par conséquent, je crois qu’il ne faut surtout pas perdre cet objectif de vue et, en attendant, essayer de faire au mieux pour atténuer les dérives de nos systèmes.

lundi, mars 06, 2006

Et si on se le tentait ?

Je suis de gauche, ce n’est une nouvelle pour personne. Plutôt socialiste, tendance Strauss-Kahn, c'est-à-dire, ce qui se fait de plus au centre à gauche (personne ne confond sa droite et sa gauche, non?).

La politique est un sujet de discussions et, en ce qui me concerne, de réflexion quotidien. La bataille politique actuelle s’articule autour du CPE. Contrat de première embauche donc. Un pseudo-CDI doté d’une monstrueuse période d’essai de deux ans.

Le premier réflexe d’un homme de gauche consiste à rejeter ce genre d’initiatives particulièrement précarisantes. Mais nous devons, je pense, rester ouverts et écouter les arguments des autres tendances politiques, surtout lorsqu’elles sont au pouvoir. Alors, j’entends les arguments qui disent que 25% des jeunes sont au chômage et que rentrer dans le marché du travail par un CPE, c’est encore mieux que de ne pas y rentrer du tout. Certes. Alors, dans un moment de faiblesse, j’ai envie de dire, tentons le ! Pourquoi pas après tout, et si ça marchait ?

Oui mais voilà, on touche ici, le dilemme actuel de la gauche : accepter le monde tel qu’il est et essayer d’atténuer ses défauts et dérives ou bien proposer un autre modèle politique et social. De mon côté, je crois que l’un ne va pas sans l’autre et que nous devons accepter le monde tel qu’il est actuellement (for the time being comme disent nos futurs adversaires dans le tournoi des VI nations) et en même temps, préparer un avenir différent.

J’ai l’impression que ce qui nous manque, aujourd’hui plus qu’hier, c’est une vision de l’avenir, une vision positive (on croirait entendre Raffarin !), c'est-à-dire qu’il nous manque un projet de société et même, allons-y de civilisation, un projet qui nous apporte la certitude que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, ce que la gauche appelait (et dont elle ne parle plus, sauf à l’extrême peut-être) le progrès social. Cette certitude que la vie serait meilleure pour nos enfants, meilleure dans le sens du bonheur. Je ne suis pas né pour autre chose que le bonheur, hors notre société ne semble plus tendre vers le bonheur de ses membres mais uniquement vers sa performance financière. Ce n’est pas être d’extrême gauche que d’affirmer cela, c’est être simplement observateur ; ce n’est pas être feignant et refuser de travailler, c’est être réaliste sur la façon dont fonctionne (sur la tête) notre société capitaliste. Entendons-nous bien encore une fois, je ne souhaite pas la fin du système capitaliste, je pense qu’il reste, à ce jour, et jusqu’à une solution meilleure émerge, le meilleur (ou le moins mauvais, c’est selon) système que nous ayons à disposition.

Mais le capitalisme d’aujourd’hui marche sur la tête, il marche sur la tête, je crois, parce que nous avons trop laissé faire les libéraux. Les libéraux, ce sont ces gens qui nous expliquent que la concurrence est bonne en toutes circonstances et que les marchés ne doivent pas être réglementés et s’autoréguleront d’eux mêmes.

Je ne suis absolument pas d’accord avec cela. Mais alors pas d’accord du tout et c'est ce qui fait de moi un homme de gauche. Parce que je pense que le plus important, ce n’est pas le marché, ce sont les hommes et les femmes de cette planète. Je ne peux pas adhérer à cette thèse de la libre et obligatoire concurrence en tout, elle n’est pas toujours la solution ultime, loin de là. Allons donc demander aux habitants de la Californie privés d’électricité parce qu’Enron avait décidé de faire des profits sur leurs dos avant de sombrer. C’est un exemple facile, je le sais mais il est tellement frappant. Plus près de nous, les services téléphoniques (le fameux 12) ont récemment été ouverts à la concurrence. Riche idée : les temps d’attente sont devenus plus longs, les taux de bonne réponse plus faibles et les coûts se sont envolés pour le consommateur.

Non et re-non, la concurrence n’est pas bonne en tout même si elle nous fait avancer chaque jour dans nombre de domaines. Je ne l’oublie pas. Le capitalisme effréné ne nous conduit pas dans la bonne voie, que ce soit pour demain ou pour dans 50 ans. Pour demain parce que ce capitalisme là nous force à mettre des milliers d’hectares de terre en jachère en Europe alors qu’une partie de l’humanité souffre encore de famine ! Il n’est pas bon pour dans 50 ans non plus parce que je ne peux pas faire confiance à des entreprises qui publient des résultats financiers chaque trimestre pour prendre soin de la planète. Ces deux buts là sont antinomiques la plupart du temps. En un mot, le capitalisme a besoin d’être régulé, contrôlé et asservi à la condition humaine et non l’inverse. Cela semble l’évidence même et pourtant, j’ai l’impression que nous l’oublions petit à petit.

Je vous reparlerai plus tard du capitalisme et en particulier pourquoi je considère qu’il marche sur la tête ces temps-ci.

Alors, le CPE, tentons-le, des fois que, en attendant, j’espère que nous ayons de véritables idées pour rendre notre vie et celle de nos enfants et des enfants de nos enfants meilleures.

Nous sommes encore le 6 mars 2006 pour quelques minutes. Je pense un peu à Caroline, ma petite chieuse préférée pour le moment, je compte sur elle lundi. Bonne nuit.

vendredi, mars 03, 2006

Flocons

J’avais préparé un petit post qui s’intitulait « la croisée des chemins » et qui décrivait un peu en détail pourquoi je pensais être à un important carrefour de ma vie et que je ne savais pas très bien quelle direction cette vie allait prendre. C’était un peu triste, encore, un peu chiant aussi. Alors, je vous épargne ce laïus.

Je vais plutôt vous dire un mot de Bénabar. Nous étions, lundi soir, Séverine, Solène, Caro, Nicolas, Philippe et moi à son concert au Folies Bergères. C’était vraiment un très très bon concert avec un Bénabar déchaîné qui nous a offert des moments de rire, d’émotions et de communion !

Le plus marrant, c’est que pendant ce concert, une certaine Caroline, dont j’attendais fébrilement le coup de téléphone m’a appelé. Je l’ai rappelée après le concert en obligeant Philippe et Séverine à poireauter dans leur voiture ! Elle me ballade un peu cette Caroline, je ne sais pas bien pourquoi : soit elle ne veut pas me revoir, soit elle joue un peu, soit elle ne sait pas (encore) ce qu’elle veut ! Pas très rassurant quoi… Mais je ne lâche pas le morceau. Un jour je vous dirai pourquoi je ne lâche plus le morceau et pourquoi je déteste cela.

Nous sommes vendredi, un vendredi de mars 2006. Dehors il tombe de jolis flocons ; nous sommes en hiver, un hiver qui dure depuis bientôt trois ans.