dimanche, mai 28, 2006

Quelle leçon !

L’image de la remise du prix d’interprétation masculine à Cannes ce soir recèle une portée symbolique très forte. L’image de ces acteurs originaires d’Afrique du Nord chantant la main sur le coeur l’hymne des tirailleurs coloniaux, ceux-là même qui se sont battus pour la France (« pour la patrie »), répond de manière cinglante et définitive aux assertions tintées de racisme de Sarkozy (« La France, aimez-là ou quittez-là »). Ces tirailleurs, nous les avons oubliés, parqués dans des foyers Sonacotra en leur versant une pension ridicule et plus faible que les soldats « français ». Sur les champs de bataille, le sang qui coulait pour le drapeau tricolore était pourtant de la même couleur, l’implication de ces tirailleurs n’étaient pas plus faible que celle des autres soldats mais ils étaient et sont encore considérés comme des soldats de seconde zone. Ce prix est une victoire pour eux et plus encore pour l’ensemble de la communauté maghrébine en France. L’image de cet enfant de Trappes (Jamel) sur la scène de Cannes montre à l’ensemble de cette communauté qu’ils font partie de notre pays et qu’il contribue à sa richesse, à sa réussite, à son rayonnement. Cela montre ensuite aux autres qu’ils sont aussi notre pays, qu’ils le font autant que nous. C’est de ce pays dont je suis fier, pas du pays qui porte Le Pen au second tour de la présidentielle.

Nous sommes le dimanche 29 mai 2006, j’aime mon pays, le chèvrefeuille que je viens de planter fait une sale tête, il va faire (très) frais cette semaine et c’est tant mieux (non ?), il faut que je finisse d’écrire le petit discours que je vais faire au mariage de Marie et Yvan, Maria Sharapova a failli être éliminée au premier tour de Roland Garros, il est temps de se mettre aux carburants verts : nous avons déjà perdu assez de temps en mettant des terres en jachères, j’ai envi de poser ma bouche sur une bouche féminine

dimanche, mai 21, 2006

Le battement des deux

Il y a une question à laquelle j’hésite toujours à répondre franchement : « Tu veux qu’on en parle », sous-entendu « de ce qui te rend triste ». Je réponds non, bien sûr, avec un ton sincère de remerciement. Je remercie vraiment mon interlocuteur parce que je sais qu’il veut m’écouter. Mais je ne parle pas ou si peu (à MA). Nous en discutions justement avec MA il y a quelques semaines. Elle ne comprenait pas ce mutisme qu’elle rencontre aussi chez son homme. Je me suis défendu au mieux en mettant en avant la fierté, l’orgueil masculin (ce n’est pas rien, loin de là) et l’habitude prise depuis toujours de ne pas parler : on ne change pas un fils unique élevé seul en pleine campagne.

J’ai commencé à penser et à rédiger ce paragraphe il y a quelques jours mais ce soir, par une coïncidence étonnante, c’était un des thèmes d’arrière-plan des deux premiers épisodes de FBI : portés disparus sur France 2. La vie est parfois facétieuse. Le message de ces deux épisodes était moralisateur comme souvent avec les séries américaines. Il disait cette chose simple : lorsque tu es seul, que les choses sont difficiles et avant qu’elles ne deviennent plus difficiles encore, accepte l’aide de ton entourage, de tes amis tout simplement. Ce n’est pas faux bien sûr mais ce n’est pas aussi facile.

Dédé voulait que je parle de mes amis. Je ne peux pas, là encore. Je ne sais pas dire ces choses là. Ce que je peux vous dire, c’est que vous n’êtes pas nombreux, une petite dizaine, douze tout au plus. Vous êtes très très différents les uns des autres, mais chacun d’entre vous correspond à une partie de moi. Ensuite, tout est dans le dosage … :-) Vous savez tous où me trouver et vous savez tous, j’espère, que je suis là et que je serai là pour vous si vous en avez besoin, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour quoi que ce soit. C’est à ce point là que je tiens à vous. Il n’y pas de vie sans vous ni aujourd’hui ni demain. Je sais que je vous dois d’être debout depuis trois ans et je vous en remercie. Vos amitiés rythment ma vie et leur battement donne à mes pas la force nécessaire.

Nous sommes le dimanche 21 mai 2006, Séverine est enceinte et je suis tellement content pour vous deux, les premiers battements de ce nouveau petit cœur semblent vous combler, il n’y a rien à ajouter ce soir.

dimanche, mai 14, 2006

Du rire aux larmes

Je suis allé voir « Comme T’y es belle » ce soir. Seul comme de coutume. Le film n’a vraiment rien à voir avec « La vérité si je mens », il s’agit tout simplement d’une comédie sentimentale chorale, une sorte de gros loukoum, un peu à la manière des « Love Actually » ou « Bridget Jones ». Le film se laisse regarder avec un certain bonheur, sans ennui, pour peu que l’on soit enclin à entrer dans ce genre de comédie, toujours un peu facile mais qui fonctionne. Le plus agréable dans ce genre de film, c’est le happy end, où la ou les héroïnes trouvent chacune l’homme qui leur convient. C’est agréable parce que je veux y croire. Croire que je vais la croiser au coin d’une rue et que, par magie, le bonheur sera là. Alors j’ai ri et j’ai aussi eu l’envie de pleurer lorsque les lumières se sont rallumées et qu’il a bien fallu admettre que tout cela n’était qu’un film. Dans la vraie vie, ces choses-là n’arrivent pas, dans la vraie vie, je n’ai pas rencontré une seule femme en trois ans qui fasse battre mon cœur (d’ailleurs je rencontre très peu de femmes, finalement), et je n’ai fait battre le cœur que d’une seule, dans la vraie vie, je suis seul ce soir dans mon lit et ça me donne envie de pleurer.

Nous sommes le samedi 13 mai 2006, ce soir Lyon a passé 8 buts (!) à l’équipe de foot du Mans, l’eau de la piscine était froide, comment Villepin et Chirac peuvent-ils encore diriger le pays, Liza Azuelos a utilisé une très belle chanson de Keren Ann dans son film et je préfère les yeux bleus mais cela n’a plus d’importance.

mardi, mai 09, 2006

Relativité

Non, je ne vais pas vous parler d’Einstein, du moins pas directement. Je veux vous parler de ce qui me parait relatif.

Dimanche soir, je suis parti de chez mes parents au volant de ma nouvelle voiture flambante neuve. Il était un peu plus de 21h, le jour tombait, on était en plein dans ce moment joliment appelé « entre chiens et loups ». Il ne faisait pas tout à fait nuit donc et même pas nuit du tout puisqu’un énorme orage rugissait et envoyait toute sa colère sur terre au moyen de virulents éclairs qui maintenaient une clarté quasi permanente. J’aime beaucoup les orages, ils me fascinent souvent d’autant que je me sentais protégé confortablement installé dans l’habitacle de ma voiture. Dans cet instant un peu étrange, un peu suspendu, porté par la très belle chanson de Placebo « Pierrot the clown », je me suis surpris à éprouver un sentiment de bonheur. Ce fut un instant fugace mais agréable. Mais la réalité a vite repris le dessus et il a bien fallu se rendre à l’évidence : il s’agissait d’un bonheur tout relatif. Relatif parce qu’il se rapporte à une situation précise, à un moment précis, une sorte de bonheur conditionné par l’instant et non pas inscrit dans la durée. Un bref moment de bonheur au volant d’une voiture à 16.000 Eur … Je ne vous fais pas le calcul en euros par seconde, ce serait presque indécent.

Hier soir, sur France 2, en deuxième partie de soirée, il y avait « Mots croisés ». Deux sujets au programme : L’énergie et la fin du pétrole et l’affaire Clearstream. Voilà bien le plus bel exemple de relativité : d’un côté, le plus grand problème que nos civilisations modernes n’aient jamais eu à affronter, de l’autre, une pitoyable affaire politico-médiatique. Cela représentait très bien le degré d’inconscience dans lequel nous et nos représentants politiques vivons. Ce que la fin du pétrole représente n’est ni plus ni moins la fin de notre mode de vie autant qu’un risque quasi incontournable de guerre puisqu’il n’y aura pas de pétrole pour tout le monde. Tout ceci s’ajoute aux dégâts probablement irréversibles que nous avons occasionnés sur notre climat et qui produiront leurs effets en plein virage d’abandon du pétrole, dans 20 ou 30 ans. J’aurai alors la cinquantaine et il faudra que j’explique à mes enfants ou petits-enfants pourquoi nous avons détruit notre planète et pourquoi nous avons gaspillé les ressources. Je vous vois sourire derrière votre écran, je vous vois faire la moue en vous disant que ce sont des lieux communs. Certes. Mais y avez-vous bien pensé ? Avez-vous réfléchi à ce que sera un monde sans pétrole ? Vous en êtes bien sûr ? Connaissez-vous la différence entre une ère glaciaire et notre climat actuel ? 5°C. Quelle est la prévision médiane (pas la plus pessimiste !) d’augmentation de la température moyenne d’ici la fin de ce siècle ? 5°C. Vous êtes déjà allés au Sahel ? Moi non plus, mais d’ici 60 ans, il y a fort à parier que nous n’aurons pas à sortir de l’hexagone pour en avoir un aperçu grandeur nature.

Alors que Villepin ait voulu torpiller Sarko avec la complicité de Chirac sans en avertir MAM tout en y pensant le matin en se rasant ne m’intéresse pas même si « Mots croisés » y consacre autant de temps qu’aux problèmes d’énergie.

Parce que l’espèce humaine considère comme relativement plus important ce qui se passe aujourd’hui et dans un futur très proche que ce qui se passera dans un futur lointain, elle s’éteindra faute d’avoir su préserver son habitat, faute d’avoir su prévoir. Et cette extinction est peut-être relativement proche.

Nous sommes le mardi 9 mai 2006, Michaël Schumacher a remporté son 86ème grand-prix ce week-end, la vitesse de pointe de ma voiture est de 183km/h, ce qui n’a aucune importance puisque je ne roulerai probablement jamais à cette vitesse, je suis à deux petits doigts de présenter ma démission à mon employeur, deux enfants sont morts assassinés ce week-end, les lilas sont en fleur dans la Sarthe, dans trente jours s’ouvrira la coupe du monde de football, nous jouerons à l'Euro Millions vendredi... Où est-elle ?

mercredi, mai 03, 2006

Ca chauffe

Peu de nouvelles ces derniers temps. Comme d’habitude : si je n’écris pas, c’est que ça va pas mal. Selon mon expression consacrée: « on a vu pire ». Je l’aime bien cette expression. Et puis, il se passe si peu de choses ces temps-ci que je ne sais souvent pas trop quoi vous dire …

J’avais quand même envie de vous parler d’Isabelle Carré. Je voulais le faire dès la semaine dernière parce que j’étais tombé, assez tard, un soir sur l’émission « Petites confidences entre amis » d’Ariane Massenet sur Paris Première, émission consacrée à Isabelle Carré donc. Cette actrice possède une lumière dans les yeux assez hypnotisante. Ce n’est pas la plus belle femme du monde mais elle a un charme incroyable. Je ne vous en ai donc pas parlé la semaine dernière et j’ai bien fait parce que j’ai vu « Quatre Etoiles » son nouveau film en avant-première au nouvel UGC Ciné Cité de la Défense ce lundi. Elle est lumineuse comme jamais dans ce film et incroyablement sexy : un régal. Elle n’était pas là malheureusement pour défendre le film, la salle a du se « contenter » de José Garcia, François Cluzet et de Christian Vincent. Cette Isabelle Carré est vraiment une excellente actrice capable semble-t-il de tout jouer avec une sincérité touchante. Je l’aime beaucoup : - )

J’aurai aussi pu vous parler de l’affaire politico-médiatique du moment : la baston Villepin / Sarkozy. Voilà une affaire en tout cas qui donne l’occasion à Sarko de se poser en victime, une aubaine pour lui … Villepin, en qui je fondais quelques espoirs, se trouve être aussi mauvais que les autres donc. Un gendre d’apprenti Pasqua en beaucoup bon parce que moins tordu et cynique.

Les premières chaleurs déferlent sur Paris depuis hier et j’ai fait ma première migraine de chaleur aujourd’hui pour fêter cela. La chaleur participe toujours à ces migraines très désagréables, c’est aussi la raison pour laquelle je n’aime l’été.

Rien de bien passionnant donc.

Nous sommes encore le mercredi 3 mai, j’ai écrit des banalités sans intérêt, nous ne nous rendons pas compte des dégâts que nous faisons à notre planète, je ne vous ai pas parlé de la nouvelle loi sur l’immigration, Angela est en surchauffe, Nicolas aussi, j’aurai bientôt une nouvelle voiture, Bixente Lizarazu arrête sa carrière, sommes-nous condamnés définitivement à subir l’ère du « chacun pour sa gueule … et tout pour la mienne » ?